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Pascal Bélé nous raconte son UT4M - 2013

28 août 2013

Pascal Bélé nous raconte son UT4M - Ultra trail des 4 massifs - Grenoble - août 2013

                                                                    pascal ut4m

" 6ème ultra trail bouclé et tous d une manière différente avec une touche particulière à chacun.  Voici quelques notes  sur ce dernier. 5 h  Départ de l'UT4M relativement lent pendant 5 km puis on attaque le premier massif : le Vercors - ça monte pleins gaz 16 km pour 1660m de d+ . La montée se passe relativement bien et les sensations sont bonnes , ce qui me donne envie d accélérer un peu, je me prends au jeu et je déroule sur une bonne quarantaine de bornes sous un soleil de plomb , des décors de rêve et de la caillasse à la pelle , les heures passent puis au fil des km la force diminue.  Je me pose de multiples questions et puis c est l’arrêt sur une berme - plus rien, plus de jus, je n arrive pas à m’alimenter , je continue comme je peux vers le ravito puis je me pose 15 minutes , je me dis que j’ai dû prendre un coup de chaud et qu’ une petite sieste me fera du bien. Passées ces 15 minutes je décide de boire du coca et là les vomissements arrivent . Je suis dans le dur total : pas de forces  et nous ne sommes qu’au kilomètre 51 -  je ne pourrai jamais aller au bout.  Mon corps dit « stop » mais la tête dit « tu repars ». Avant de repartir : passage chez le médecin qui me donne un médoc pour les nausées et me donne la conduite à tenir pour les prochaines heures si je veux aller au bout , merci à lui car dès les 20 minutes qui suivent je peux de nouveau manger et la force revient ! La route continue.

Quoi dire sur le massif suivant : le Taillefer  - tout simplement somptueux ;  la flore est remarquable : des couleurs plein les yeux et en prime un coucher de soleil !!... les bénévoles sont aux petits soins  pour nous, dans leur refuge  à espace réduit ils nous sortent de la grande gastronomie , merci à eux.

Les kms passent et nous nous dirigeons vers la première base de vie qui va faire bien du bien, je prends un repas chaud et je me change . Puis au pointage on nous annonce de violents orages qui vont nous faire bifurquer au sommet pour éviter la foudre éventuelle ;  les 30 premiers seulement passeront par le passage initial . On attaque le 3eme massif : Belledone avec 3,6km de montée pour 1100 de d+.   Belle amuse-bouche !

 Les kms défilent gentiment dans la nuit noire des montagnes mais pas de loup à l’horizon ( il y a quand même eu 3 moutons de bouffés cette nuit-là ,carcasses retrouvées le matin ). J’ ai hâte de revoir le soleil pour essayer de courir plus à mon aise car avec cette caillasse, c’est pas facile , mais en même temps mon côté solitaire apprécie de marcher dans la pénombre  et sans un bruit  on est quand même sacrément privilégié dans un environnement pareil .
Le jour se lève, les jambes tournent bien, je m’alimente correctement , pas question de revivre la journée de vendredi, je profite des vues qui me sont offertes  et j’avance à bon rythme. Je regarde le portable qui me donne de la force pour la suite - km 127  c est la deuxième base  de vie. 

 Passage chez le podologue pour une ampoule , puis je me restaure et sans tarder je redémarre pour le dernier massif. On entame par une jolie montée pour changer , longue et sinueuse puis l’orage arrive -  il durera près de 3 h -  ça pète dans tous les sens - je suis trempé , moi qui venais de me changer en tenue légère vu la chaleur,  eh  bien j’ai tout gagné.  Place à la pluie , le vent et les pétards , personne ne parle de trop,  tout le monde est plus ou moins inquiet . On avance tant bien que mal pendant 4 h puis un refuge, à l’intérieur une équipe de bénévoles de haute volée - on est au milieu de nulle part et tout nous est proposé , je rêvais d’un jus d orange frais je suis servi, la restauration auprès du feu se poursuit puis le chef de poste nous interdit de repartir jusqu'à nouvel ordre , vous n’allez pas plus haut il faut une accalmie… 

 Super nous vla bien !! 20 min se passent  puis la décision de passer à 50 d+ est refusée donc repli oblige . On se croirait  à un nouveau départ on est une vingtaine à repartir ensemble ( j'apprendrai plus tard qu’un autre parcours de repli a été mis en place  pour les retardataires de fin de course pour leur permettre d'éviter une barrière horaire  et surtout l’orage). On relance la machine, les jambes sont bien dures mais je me dis que la fin est proche , le soleil revient timidement mais par contre la boue elle, elle  est bien là !!  il faut être vigilant à chaque pas . Je me permets de passer un coup de fil au dallon (Jérôme mon pote)  pour savoir où en est le classement : il me sert les infos sur un plateau, j’appelle Sabine  et les enfants pour les rassurer.

 Puis voilà le dernier ravito - plus que 11 bornes - mais qu’ elles sont longues, j essaie de courir à 8 à l’heure pour maintenir la place mais ça pique un peu, puis la délivrance !! le sas d arrivée est en vue. Je passe la ligne acclamé par les bénévoles , l’émotion grandit et là le ressenti est propre à chacun mais que c’est bon . Tout s’arrête, une chaise , le téléphone , les yeux dans le vide , on est bien . A cet instant précis je comprends pourquoi j aime l'ultra ,des moments comme ça, ça ne s achète pas et vous êtes le seul à pouvoir les maîtriser  et y porter votre conclusion .          

 Sur la course on comptabilise 60% d abandons  ,il devait y avoir entre 160 et 162 kms d après ma trace effectuée ,quelques kms de moins dus au repli, mais qu’importe le tour est bouclé et à ma manière ,des moments que je souhaite à chacun de vivre . Déjà en réflexion pour de nouvelles aventures" .

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4 août 2013

ITT 2013 - le CR de Bruno Charles

Vendredi 12 juillet,  21 h 30 départ de St-Brice en Coglès , les frères Guyot ont un peu de retard... (ça risque de surprendre Paco  ) direction Val d'Isère, 1000 km environ . Certains vont nous prendre pour des malades , d'autres pour des passionnés, je sais, faire autant de kilomètres en voiture pour courir 65 km , ça peut surprendre , moi ça me paraît normal...


La route se passe sans encombres, Franck a fait les 2 premières heures et Jérôme les 8 dernières, moi rien , je suis l'ancien... faut que je me repose , sauf qu'en voiture c'est quasi impossible.

 Arrivée samedi matin vers les 7h30 à Val d'Isère , j'en prends plein les yeux , c'est la première fois que je vois la montagne et putain que c'est beau , ouah.... On rejoint Pascal qui est arrivé la veille avec femme et enfants , direction l'Ardèche pour eux après la course ,  nous sommes contents de nous retrouver , depuis le temps que l'on parle de l'Ice Trail Tarentaise, on est enfin sur place ! 

 Avec Jérôme et Franck, on doit dormir en toile de tente, c'est Jérôme qui s'est occupé de la toile , genre 2 places pour 3... en plus y a pas de piquets mais c'est pas la peine comme ils disent , y a pas de vent ...  

Après réflexion on se décide  à chercher un hôtel et après quelques coûts de téléphone on en trouve un à 35 € la nuit , je vous rassure , on peut trouver plus cher.. La chambre est sympa et surtout on pourra se doucher après la course.

 

Avec Pascal on décide de monter au col de l'Iseran, 17 km d'ascension en voiture , je trouve la montée étroite et sinueuse... , on arrive là haut et c'est tout simplement superbe , on est à 2770 m , on aperçoit des skieurs , un 13 juillet... c'est fou !!

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On marche un peu , on regarde le magnifique paysage , on repère un peu le parcours enneigé  et on commence à s'imprégner de tout cela , une chose est sûre, ça va être du costaud !

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il est temps de redescendre en ville et d’aller chercher le dossard , Jérôme se prend pour Sébastien Loeb dans la descente et j'en mène pas large , si on rate notre coup on n’aura pas une 2ème chance.. je serre les fesses , y a rien qui presse ...et je lui demande de ralentir un peu, Jérôme et Franck sont très à l'aise et se foutent gentiment de ma «  gueule » , ils ne sont pas frangins pour rien , on arrive à bon port et je me sens d'un seul coup beaucoup plus détendu , allez savoir pourquoi...

 

On va chercher le dossard , merci Jérôme de nous avoir dit d'emmener les sacs pour le contrôle... qui en fait a lieu le lendemain , on récupère tout ça et direction l'hôtel afin de s'installer.

 

On rejoint Pascal et sa petite famille dans leur petit studio très joli et très fonctionnel , le cuistot nous a préparé des escalopes à la crème , des pâtes et du gruyère , un petit verre de vin , un café et nous voilà repus ! 

 A 14h 30 Ethan a son mini trail , je serai le seul à ne pas aller le voir courir mais je suis trop fatigué , j'ai les yeux explosés et si je ne m'allonge pas un peu je vais m'endormir debout , donc direction l'hôtel , j'aurai les commentaires plus tard .

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Après une sieste d'une petite heure et une bonne douche , je me sens un peu mieux mais je suis toujours dans le gaz et aller au briefing à 17h30 ne me dit pas grand chose , je resterai bien allongé mais je me décide et ça me fait un bien fou de prendre l'air.

 

Paco me raconte la course d'Ethan , il a couru comme un chef, c'était à partir de 7 ans , il n'en a que 5 mais chut !!!  et en plus il n'a pas fini dernier , il a bien mérité sa médaille , félicitations champion !! 

 

C'est l'heure du briefing et après quelques mots de l'organisateur pas très encourageants , Paco et moi on se regarde et un moment de doute nous envahit car il nous a foutu un peu les jetons en nous disant de ne pas trop s'approcher de ce côté-là car il y avait 500 m de vide et qu'il y aurait 2 ou 3 torrents à traverser , qu'on serait trempé à cause de la neige et que ça serait épuisant etc... , on est un peu sonné mais bon on va pas reculer maintenant , on verra sur le tas ! En fait même si ce que l'organisateur a dit était vrai , ça n'était pas hyper dangereux non plus , il a voulu nous sensibiliser et nous mettre devant nos responsabilités (il a réussi...)

 

Après le briefing et quelques mots de l'extra terrestre Kilian Jornet et de Dawa Sherpa on essaie d'approcher les stars et Sabrina (madame Paco) nous prend en photo avec Anna Frost et Emelie Forsberg qui finira 1ère féminine et 10 éme au scratch.. ça laisse rêveur... puis avec Dawa Sherpa et François d'Haene qui lui finira 2éme , on aurait aimé approcher Kilian mais il était déjà parti , tout le monde voulait la même chose donc...

 

L'heure tourne , il est pas loin de 19h et il est temps d'aller manger et de préparer le dossard et le sac pour demain ,  je rentre à l'hôtel manger ma salade de pâtes au surimi , jambon, huile d'olive et un peu de jus de citron hum , trop bon ! y a plus de place pour le riz au lait . Le dossard est installé sur ma ceinture , mon sac est prêt , il est temps d'aller au dodo et de dormir , un peu en tous les cas .

J'arrive à m'endormir mais vers 22h30 à Val d'Isére comme dans beaucoup d'endroits d'ailleurs , on tire le feu d'artifice , eh oui , on a du bol quand même ....

 On se rendort plus ou moins puis la montre sonne , 2 h 30 !!! déjà , debout , il est l'heure de se préparer , les frangins attendent encore un quart d'heure , moi je suis presque prêt . Direction la salle où le petit déjeuner est offert , moi j'ai mon gatosport , je ne prends donc qu'un café puis on se dirige vers le départ où les sacs doivent être contrôlés , ils sont intransigeants avec le matériel obligatoire et on risque d'être privé de départ s'il manque quelque chose , on ne doit rien avoir oublié , j'arrive au contrôle , je présente mon sac afin de le vider et le gars me dit , c'est bon vous pouvez passer... strict le contrôle 

Je suis avec Jérôme et Franck , on cherche Paco , on ne le voit pas , l'heure du départ approche , on se tape dans les mains , on se souhaite bonne chance et à tout à l'heure...

 

Il est 4 h , pan c'est parti et pas de Paco , après 2 km environ et avant de prendre un chemin , j'aperçois un gars avec une façon de courir qui ne m'est pas inconnu , c'est mon Paco , c'est super , je suis trop content de le retrouver , ça serait bien si on pouvait faire un bon bout de chemin ensemble.

 

Le début de course est assez tranquille , je suis Pascal , on papote un peu et je me sens assez bien , Paco me dit de passer devant lui , chose que je fais , je prends un peu d'avance dans la montée et après on plonge vers Tignes , je ne suis pas très à l'aise dans les descentes et je suis bien content de n'avoir personne derrière moi , ça me permet de descendre sans pression et je me fais plaisir.

 

Après un petit arrêt pipi à la sortie de Tignes , je retrouve Paco et nous commençons la montée vers la Grande Motte tous les 2 , ça commence à grimper assez fort et là je me retourne et ouah , la vue !!!, rien que pour ça, ça valait le coup de venir , c'est tellement beau , je ressens un moment de plénitude ...

 

La montée continue et on commence à apercevoir la neige et des traileurs assis , c'est le moment de mettre les yaktrax sous les chaussures car là ça va commencer à grimper fort et dans la neige c'est indispensable.

On est à 2600 m , encore 1000 m de dénivelé positif avant d'arriver à la Grande Motte et ça monte de plus en plus , par moments,  on se demande si on ne va pas reculer 

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On arrive au 1 er ravitaillement et là on croise les 3 premiers qui eux sont déja en train de redescendre , Jérôme nous a rejoints et on attaque tous les 3 la dernière partie de la Grande Motte , à savoir la crête et là ça grimpe encore plus , il y a des cordes pour monter jusque là haut

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 , on arrive enfin là haut et la on domine le monde... c'est incroyable la vue , et le temps est magnifique , tout se déroule à merveille , pourvu que ça dure !!

La descente  est aussi compliquée que la montée , on se retient pour pas dévaler la pente et puis d'un seul coup je vois un gars sur les fesses , eh oui c'est mon Jérôme , je ne sais pas à quelle allure il allait mais c'était vite... j'aurais bien fait la même chose mais je n'ai pas osé...

 

On se retrouve en bas avec Jérôme  et Pascal

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, on est toujours au taquet et on reprend notre chemin , Jérôme s'arrête en route...puis Pascal aussi... je continue mon chemin vers le 2ème ravito et je commence à avoir les jambes lourdes , j'arrive au 2ème ravito , Pascal me rejoint et on repart ensemble , je me sens mieux mais ça ne dure pas , dans la montée du col de la Rocheure , 2911m , je n'avance plus , plus de force dans les jambes , je fais 3 pas et je m'arrête , je suis essoufflé , j'ai mal à la tête et je me dis que j'ai encore 30 km à faire , le doute s'installe , heureusement Paco est avec moi et il ne me lâche pas , il m'encourage , m'attend , je continue au courage car je n'ai plus de force , Paco prend un peu d'avance sur moi mais garde toujours un oeil , je l'entends qui me motive et je continue comme un robot guidé par sa voix , j'arrive enfin en haut après m'être dépouillé et j'aperçois Paco devant et ça m'aide , puis on se retrouve au ravito du refuge du fond des Fours , en fait on se croise car il est prêt à repartir et me parle à nouveau et m'encourage en me disant de ne pas lâcher , je m'asseois un peu et je remplis ma poche car elle est vide depuis un petit moment déjà...

 

Je repars du ravito en espérant que ça aille mieux ,( pas pire en tous les cas ) , cette fois-çi je ne vois plus Pascal , il fait sa course et c'est bien normal , il a fait son maximum pour m'aider et j'ai envie de dire qu'il m'a sauvé la mise , son aide et surtout sa présence ont été primordiales pour moi ! 

J'attaque donc le col des Fours et la c'est la grosse galère , je n'avance plus , je fais 2 pas , je recule d'un , je glisse dans la neige et mes forces m'abandonnent , on me double et j'essaie de m'accrocher , de profiter du sillage d'un coureur pour essayer de suivre car ils ne vont pas vite eux non plus mais je vais encore moins vite , après un effort surhumain  , j'arrive au sommet , maintenant direction le col de Pers , la descente se passe bien et j'attaque la montée du col pour arriver au ravito , pour info j'ai mis 2h48' pour faire 9.1 km avec 1000 m de D+ , je me ravitaille et je demande à un bénévole comment est la suite , il me dit que j'ai fait le plus gros (ah bon ? ouf !! ) et qu'il reste 500 m de D+ et après ça sera col de l'Iseran et la descente , ça me soulage un peu et je repars confiant !! 

 

Entre temps et après 10h30 de course  j'ai sorti mon portable de son sac imperméable et là je vois des sms à gogo , ça fait un bien fou !!!! j'essaie d'appeler mais rien ne passe. Je repars donc motivé par les mots des bénévoles (qui ont tous été merveilleux ! ) dès le début ça monte fort mais ça ne dure pas longtemps et j'ai l'impression de me sentir mieux , le moral remonte malgré des douleurs aux quadriceps qui apparaissent dans les descentes , je suis vraiment confiant , je vais aller au bout mais je ne suis pas au bout de mes surprises car pour montée à la pointe du Pers c'est très très dur et hyper technique , la montée est périlleuse mais je ne lâche rien , je reprends du monde et même si ça ne change rien ça me motive et puis d'un seul coup je vois Paco qui redescend et qui me dit qu'l ne me reste plus que 10' et je suis en haut , ça fait plaisir de le voir et ça me donne un coup de fouet , j'arrive en haut et j'attaque la descente dans la neige à fond mais je suis vite calmé par la hauteur de neige et je prends 4 ou 5 pelles qui me calment un peu , l'avantage c'est que ça ne me fait pas mal , la descente ensuite dans les rochers est vraiment difficile mais elle se passe sans encombres , direction le col de l'Iseran et le dernier ravito , ça sent l'écurie...

J'arrive au ravito après 11h51' et 55,7 km et là je prends un peu de temps car la fatigue est bien présente et on m'a parlé d'un tunnel dans lequel on doit passer , je m'attends au pire ! après avoir mangé un paquet de TUC , j'en ai marre du sucré ,et avoir rempli ma petite bouteille d'eau qu'un monsieur m'a gentiment donnée le long de la route car ma poche est bouchée et je ne peux plus boire depuis belle lurette , heureusement il y avait les torrents.

Je repars donc vers le tunnel et à un moment j'arrive au pied d'un mur qu'il faut escalader pour arriver au tunnel , j'avais bien raison de me méfier et la montée est périlleuse , le sol est instable et les pierres bougent sous les pieds , c'est vraiment limite mais j'arrive enfin en haut et je traverse le tunnel et là je vois une belle descente neigeuse , je m'asseois et je me laisse glisser , ça rafraîchit... et ça soulage les jambes . Je continue en marchant car la descente vers Val d'Isère est pentue et je ne peux plus courir , j'ai les quadriceps explosés , dès que le plat revient un peu je trottine mais c'est pas souvent , la plupart du temps je marche , je marche et je marche encore.

 

J'ai le temps de penser à tous les gens que j'aime , à tous ceux qui m'ont encouragés , à ceux qui ont craint pour moi (mes parents surtout ) , je pense à ce que je suis en train de réaliser , je ne sais pas si on peut comprendre jusqu'ou je suis allé pour faire ce trail magnifiquement beau mais magnifiquement difficile aussi ! 

Je regarde autour de moi le paysage que je découvre depuis 2 jours et je réalise que j'ai beaucoup de chance d'être là , de courir dans un cadre hors du commun , je me sens comme un privilégié dans cet immensité , oui j'ai vraiment beaucoup de chance de découvrir tout ça en réalisant ma passion !

 

Je reprends mes esprits , l'arrivée approche et le plat arrive , je me remets à courir et je me sens bien , s'il n'y avait que du plat je pourrais continuer encore et encore... mais honnêtement je suis bien content d'arriver et je vois l'arche , l'émotion monte et je la franchis , heureux , very happy !! 

Je vois Paco qui approche , on se jette dans les bras l'un de l'autre ,  mes premiers mots sont  "Pascal , je t'aime" , ça peut paraître débile et ne vous méprenez pas.. mais ces mots représentent  toute mon aventure , ce que je lui dois depuis le début car c'est lui qui m'a inscrit , un peu à l'insue de mon plein gré... , c'est lui qui été présent dans mes moments difficiles et qui m'a réconforté , encouragé , oui c'est grâce à lui que je suis là ,  grâce à moi aussi d'être allé au bout , encore merci mon Paco !! J'ai mis 13h 27'40" pour faire ce trail , j'avais prévu un peu moins sans savoir vraiment .

On discute un peu , il me dit qu'il a été dans le dur lui aussi sur la fin , on n'a pas de nouvelles de Jérôme et de Franck , je décide d'aller à l'hôtel pour me doucher et me reposer un peu .

Sous la douche j'entends une porte qui s'ouvre , c'est Jérôme qui est bien arrivé en 13h57' , il est lui aussi finisher

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 Franck sera lui arrêté par les barrières horaires , c'est dommage pour lui , vraiment dommage mais il n'a pas l'air d'être trop déçu , il n'était pas vraiment préparé.

 

Il est temps d'aller manger maintenant , entre temps on s'arrête au bar , on sirote 2 pressions bien fraîches , un bonheur tout simple qu'on apprécie en refaisant la course et au final on est d'accord pour se dire que c'est un trail vraiment difficile mais on s'en doutait  !

On va manger , ils sont en train de débarrasser et il ne reste pas grand chose mais ça le fait quand même , l'heure tourne et il est déjà temps de repartir.

On se dit au revoir avec Paco et on reprend la route Jérôme , Franck et moi , il est 22h , direction Saint-Brice en Coglès qu'on atteindra à 8h après un petit arrêt. 

Voilà , la boucle est bouclée , je rentre chez moi , je suis un Happy man

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Pascal Bélé nous raconte son UT4M - 2013
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